Biographie

Témoignage de Jean Loup Princelle, ancien élève

Ce qui m’est arrivé …

Au cours de leur existence, certains ont la chance de rencontrer une personne, un professeur par exemple, qui par sa personnalité et son enseignement va changer, diriger leur destin d’une manière pas toujours envisagée.

J’ai eu cette chance. J’ai eu la chance de rencontrer à 16 ans celui qui va donner un sens à ma vie professionnelle.

Lycéen, vers 12 ans, après un petit succès auprès de l’Académie du Nord dans une reportage photographique sur la ville et le port de Boulogne-sur-Mer, je voulais devenir « Photographe ». Cette perspective a trouvé confirmation trois années plus tard, après le décès de mon père, car pendant les vacances, pour aider l’économie familiale, je trouvais un petit travail d’été comme « photographe de rue » sur les plages du Touquet, Stella-plage, Merlimont (plus de vingt km de sable). Une aventure qui m’a déterminé dans ce choix.

A 16 ans et quelques mois je rentrais à l’école des Beaux-Arts de Boulogne-sur-Mer, assuré de ma médiocrité en matière d’art…

C’est là que ma vie d’adolescent a basculé. Mon professeur principal, Maître Emmanuel Jonquière me demanda, quelques semaines après le rentrée : « Vous faîtes quoi ce week-end ? ». Je n’osais lui répondre que je m’adonnais à deux sports : la course à pied (demi-fond) et le « rock and roll ». Lui faisant part d’une vague indécision, il me demanda si je pouvais venir l’aider à préparer un plafond, des murs et des portes (à laquer 7 couches) dans l’appartement dans lequel il venait d’emménager. « Sympath » comme week-ends pour un danseur… Mais c’est à partir là que j’ai appris le soin, la patience, la couleur etc… pour la vie.

Cependant, le travail (de galérien) valant récompense, le mai-maître m’a emmené pendant les vacances de Noël dans la famille de son épouse à Amsterdam. La journée nous écumions les Musées (Rijksmuséum à Amsterdam, musée Frans Hals à Haarlem…), visite guidée bien sûr, avec étude de la lumière (J. Vermeer), la composition, la couleur et  le traitement des couches (Ronde de nuit de Rembrandt) etc. Le soir, mon maître me confiait à ses neveux, lesquels m’entrainaient dans les « boites » à la mode à cette époque (Paradiso, DKU etc) pour un petit supplément d’éducation…

J’en revenais la tête dans les étoiles, mieux disposé pour les futurs ponçages …
Merci Maître. Merci Zer, Trugarez brasi Emmanuel.

Jean Loup