QUELQUES MOTS POUR EMMANUEL JONQUIERE
En Octobre 1976 je faisais mes premiers pas dans mes études d’architecture (UPA 1, à Paris), tout en chargeant mon charriot pédagogique avec mes bagages artistiques ; la peinture était déjà là, Emmanuel aussi. Avec lui j’ai “soudé” l’univers architectural avec le “feeling” du peintre.
Officiellement, il enseignait Arts Plastiques. En fait il nous proposait un champ d’action dans lequel la sensibilité, la technique maîtrisée et l’approche systématique d’un projet nous permettaient de comprendre que l’Architecture (avec A) n’est pas une simple “affaire” de construction “belle” et “fonctionnelle”; elle peut devenir la maîtrise enrichie et poétique de l’espace structuré par l’homme et pour l’homme.
Emmanuel était un maître de l’aquarelle et de la gouache, sa sensibilité était omniprésente, au moindre croquis ou exercice pour ses étudiants.
Sa maison, une perle à l’”entrée” du bois voisin, avec l’atelier à côté (construits d’une grande partie par lui-même) étaient son petit-monde qui reflétait les mêmes valeurs qu’on pouvait percevoir dans son discours. J’y étais invité et passé la nuit deux fois (et visité encore d’autres, seul ou avec mon épouse), on a joué la guitare, on a bu de l’ouzo, on a rigolé en parlant d’aquarelle, du projet de mon diplôme, d’un futur tour du Péloponnèse en Grèce…
Il était pour moi plus qu’un prof, un mentor. J’utilise très souvent son travail et son discours comme modèles dans mon enseignement, la même chose pour ma propre production de peinture et même de photographie (influencée aussi par son œuvre).
Son enseignement chaleureux et sa personnalité dynamique m’escortent sans une pause, tant que je poursuis mes pas artistiques et pédagogiques…
Ghia sou Emmanuel.
Merci.
Nicolas Philippacopoulos (Fi Nikos)
Architecte DPLG (UPA 1, Paris 1983)
Artiste-Peintre, Photographe
Athènes le 19 Octobre 2018